Le nombre des victimes de l’intolérance religieuse par oppression gouvernementale ou par discrimination sociale, sous une forme brutale et choquante ou de manière discrète et secrète, ne se compte plus à travers le monde. Autant que certains persécutés et prisonniers de conscience se passent de présentation et deviennent des figures de proue comme victimes de l’intolérance religieuse, c’est autant que certains États et certains groupes religieux sont des symboles de persécuteurs pour raison de foi. Les projecteurs sont allumés sur victimes et oppresseurs grâce aux sacrifices consentis par les promoteurs et défenseurs de la liberté religieuse au péril de leur vie très souvent.
Lors de la « deuxième conférence ministérielle internationale de Washington pour l’avancement de la liberté de religion » tenue du 16 au 18 juillet 2019, classée comme étant « le plus grand événement consacré à la liberté religieuse », une trentaine de croyants ayant souffert de persécution religieuse ont témoigné de ce qu’ils ont vécu, allant de plusieurs années en détention administrative ou en emprisonnement dans des conteneurs, en passant par des enlèvements accompagnés de viols, jusqu’à la disparition de proches parents. Ces témoignages sont d’une dizaine de survivants chrétiens venus respectivement de la Turquie, de la Chine, de Cuba, d’Égypte, d’Érythrée, de Malaisie, d’Iran, d’Irak, de Nigéria, de Corée du Nord, de Sri Lanka, du Soudan et du Vietnam ; et d’une vingtaine de victimes issues d’autres religions non-chrétiennes d’Afghanistan, de Bangladesh, de la Chine, de l’Allemagne, d’Iraq, de Pakistan, du Soudan, du Vietnam et du Yémen.
La Conférence a aussi récompensé six lauréats du « prix pour la liberté religieuse internationale » : il s’agit d’un musulman soudanais, un imam nigérian, un prêtre brésilien d’une religion afro-brésilienne, deux chrétiens irakiens, une chypriote qui ont tous, selon le Secrétaire d’État américain d’alors, « risqué leur propre réputation, leur confort personnel, leur bien-être individuel, voire dans certains cas leur vie pour aider des étrangers dont beaucoup ont une pratique cultuelle différente de la leur ». En plus de tout cela, la conférence a créé l’Alliance Internationale pour la Liberté Religieuse comme un outil de plus donné aux États-Unis et aux autres pays présents pour lutter en faveur du droit à la liberté de religion à un moment où les discriminations et les persécutions pour raison de foi augmentent dans le monde, et les crimes de haine à motivation religieuse sont en nette progression aux États-Unis même.
Jusques à quand Ayiti restera-t-elle la terre de la liberté religieuse ? Ayiti N ap Bati a en fait une priorité de Sa Vision 2050.
« Libertéreligieusement » vôtre.
Dr. Fritz BISSERETH
